Le 20 mai 2010, un homme seul pénètre dans le Musée d’art moderne de Paris et décroche, sans laisser de traces, cinq chefs-d’oeuvre de la collection permanente : un Picasso, un Léger, un Modigliani, un Braque et un Matisse. Un an plus tard, il se dénonce tout seul à la police. Pourquoi ? Avant d’être incarcéré, il a tout expliqué à Vanity Fair.
Extrait :
Je voulais comprendre par quel mystère un homme seul avait pu monter une telle opération, avant d’être hanté par son crime au point de se dénoncer à la police. Nous nous sommes vus une dizaine de fois au creux de l’hiver, quand il passait les fêtes sans amis ni famille, parce qu’il ne s’entendait « plus avec eux ». Il attendait son procès, sans grand espoir. Il se doutait que la justice le renverrait en prison et cette perspective ne lui faisait pas peur. À 49 ans, il avait déjà consumé un tiers de son existence derrière les barreaux, à la suite de treize condamnations, en majorité pour des affaires de vol. Souvent, il arrivait à nos rendez-vous transi de froid, après avoir passé la nuit dehors, sous une tente plantée à la lisière du bois de Boulogne. Jamais il ne se plaignait. « Ça va aller, je suis bien équipé, assurait-il en me montrant les photos du bivouac sur son portable. Quand il fait – 5° C, les SDF sont obligés de marcher pour ne pas attraper la mort. Moi, j’arrive à dormir trois-quatre heures et les écureuils se blottissent près de ma tente pour trouver de la chaleur. »
Lire l’article sur Vanity Fair